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Amazonie, Le Mythe.

Nous ne connaissons pas l'Amazonie.


Qu'est-ce que l'Amazonie ?

L’Amazonie est une région naturelle située en Amérique du Sud, elle est recouverte de la forêt amazonienne, forêt tropicale touchant la Colombie (7%), le Brésil (63%), le Pérou (10%), la Bolivie (6%), l’Equateur (1,5%), le Venezuela (6%), Guyana (3%), le Suriname (2%) et la Guyane française (1,5%).


L’Amazonie est la plus grande forêt tropicale de la planète, elle représente 50 % des forêts tropicales du monde entier, abrite 15% des espèces animales de la planète et 2 000 000,5 espèces d’insectes différentes. L’Amazonie est riche d’une ethno diversité recensant 350 langues soit 80 familles linguistiques.


Les mythes ...

A travers l’histoire, son histoire, l’Amazonie a fait l’objet de mythes, de fantasmes, basés sur les dires d’explorateurs, de colonisateurs et sur l’appréhension ethnocentrique de l’inconnu caractérisant les populations occidentales. Ainsi, certaines expériences ayant eu lieu durant des expéditions peu nombreuses comme celle menée par le conquistador espagnol Francisco de Ornella en 1541 ont, en stimulant les esprits, donné vie à des légendes ou ont réduit la région tropicale à des mythes, tels que l’existence d’Amazones, l’appellation « forêt vierge », ou encore la pratique de l’anthropophagie sauvage.


L’un des mythes les plus répandus est celui qui concerne la présence d’Amazones au sein de la forêt tropicale. Les Amazones, du grec hama zôn signifiant « vivant ensemble » caractérisent des femmes vivant sans hommes, ne les épargnant qu’afin de s’en servir comme esclaves sexuels. Elles sont réputées pour se couper (ou se brûler selon les mythes) le sein droit afin de bénéficier d’une plus grande aisance pour tirer à l’arc. L’idée de l’existence de ces Amazones, a permis de nourrir les fantasmes des esprits occidentaux ignorant tout de ces civilisations peuplant ce « désert humide » et de représenter la sauvagerie dont on qualifie ces communautés indigènes.

De même, l’appellation « forêt vierge » donne une représentation faussée de la forêt tropicale. En effet, la forêt tropicale désigne une forêt qui n’a pas été exploitée par l’homme et dont le développement se fait librement sans contrôle extérieur. Cependant, selon l’archéologue et directeur de recherche au CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) français Stéphen Rostain, l’Amazonie était considérablement peuplée à l’époque précolombienne. 


Les chercheurs de l’université d’Exeter l’ont même renommée « forêt civilisée ». La déforestation et la révolution scientifique ont permis d’obtenir des preuves d’une modification considérable de l’environnement, en effet les amérindiens de l’époque précolombienne possédaient et s’appropriaient leur territoire. Des fossés périphériques de forme circulaires ou carrées ont été découverts. Ces sites cérémoniels âgées de plus de 1000 ans ainsi que la modification des composants des sols témoignent d’un investissement de cet habitat tropical par une civilisation consciente et active. Ces nouvelles données permettent de retracer une population dense, structurée, riche, et ont été obtenues grâce aux innovations de l’archéologie moderne qui permettent de changer notre vision de l’homme amérindien et son rapport à la forêt tropicale. 


Stéphen Rostain affirme que la période précolombienne a vu de grandes civilisations naître, évoluer, puis être décimées par une mortalité estimée à 90% due au choc microbien provoqué par l’arrivée des conquistadors européens. Les sociétés amérindiennes étaient ancrées sur leur territoire, la seule raison pour laquelle elles sont, selon les idées occidentales considérées comme nomade, est en fait leur seul moyen de survie face à l’invasion coloniale : la fuite.


En ce qui concerne le « cannibalisme » décrit dans les récits d’explorateurs, ou d’auteurs de fictions, cette coutume pratiquée par certaines communautés amérindiennes s’apparente plutôt à de l’endocannibalisme. C’est une forme d’anthropophagie qui consiste à ingérer les défunts afin de prendre l’identité de son ennemi ou d’un malfaiteur dans le but d’absorber son âme et d’éradiquer son mal. 



Nous pouvons ainsi, constater que nous ne connaissons pas réellement l’Amazonie et ses populations. Les amérindiens ont longuement été, et sont toujours considérés comme étant des êtres dénués de conscience, consommant des drogues, pratiquant une forme de cannibalisme sauvage et dont le peuple manifeste une grande violence dans un environnement uniquement contrôlé par l’homme occidental, colonisateur. Cependant, toutes ces informations ne sont que le fruit de l’imagination et des capacités de l’Occident à romancer, à distordre la réalité, qui permet de nourrir et d’attiser l’excitation du publique à travers la presse, la littérature, le cinéma. 



La « forêt vierge » qui brûle continuellement au profit de nos consommations agro-alimentaires n’est pas une forêt vierge mais une forêt tropicale civilisée, possédant une emprunte précolombienne témoignant d’une identité propre. En 40 ans, nous avons perdu -car oui, cette perte nous concerne- 15% de sa superficie. Les populations qui sont décimées ne sont pas des communautés sauvages, mais les restes de civilisations riches et majestueuses contraintes au nomadisme et détruites par la colonisation. 


"Ce monde n’est pas tout à fait ce que nous pensons qu’il est. "

Stéphen Rostain

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